Tous complotistes ? Petit traité de résistance intellectuelle

Captivante confé­rence d’Idriss Aberkane aux assises de l’UPR édi­tion 2025. En voi­ci une syn­thèse argu­men­taire : Introduction :Développer sa culture géné­rale contre la mani­pu­la­tion des esprits C’est la mani­pu­la­tion des idées qui nous rend “esclaves” dans notre tête, en nous empê­chant de pen­ser libre­ment. Par exemple, ça mène à une perte de contrôle sur nos vies ou sur nos pays (comme dans l’Union euro­péenne). Charles de Gaulle disait en 1934 que la culture géné­rale est la meilleure façon d’ap­prendre à com­man­der sa vie. Le titre pro­vo­ca­teur, “Soyez fier d’être com­plo­tiste”, signi­fie qu’il faut être fier de dou­ter des ver­sions offi­cielles quand elles paraissent sus­pectes, car c’est sou­vent jus­ti­fié. Comment les mots changent de sens : De l’in­sulte à un sym­bole de fier­té Comment le mot “com­plo­tiste” (ou “théo­rie du com­plot” en anglais) a été trans­for­mé en insulte pour faire taire les gens ?? Au début, en 1910, un his­to­rien amé­ri­cain nom­mé James Ford Rhodes uti­li­sait “conspi­ra­cy theo­ry” de manière posi­tive pour décrire un vrai com­plot : des pro­prié­taires d’es­claves du Sud des États-​​Unis qui essayaient d’in­fluen­cer le gou­ver­ne­ment pour étendre l’es­cla­vage. C’était un fait his­to­rique prou­vé. Mais en 1963, après l’as­sas­si­nat du pré­sident Kennedy, une com­mis­sion offi­cielle (la Commission Warren) a don­né une expli­ca­tion qui ne convain­quait pas tout le monde. La CIA, une agence de ren­sei­gne­ment amé­ri­caine, a alors chan­gé le sens du mot dans un docu­ment secret (note 1035 – 96) : “théo­rie du com­plot” est deve­nu une moque­rie pour dis­cré­di­ter ceux qui dou­taient. Aujourd’hui, en 2025, des docu­ments ren­dus publics par Donald Trump prouvent que la Commission avait men­ti, donc ceux qui dou­taient avaient rai­son ! Pour mon­trer que ce n’est pas un cas unique, voi­ci d’autres exemples his­to­riques où des insultes deviennent posi­tives quand les gens les reven­diquent. Par exemple : – Chez les Romains, les rebelles de Spartacus étaient appe­lés “esclaves rebelles” (ser­vile rebelles) comme une insulte, mais ils s’en sont empa­rés avec fier­té. – “Rustique” vou­lait dire “pay­san gros­sier”, mais le poète Virgile l’a ren­du noble dans ses poèmes sur l’a­gri­cul­ture, com­man­dés par l’empereur Auguste. – “Gothique” était une moque­rie pour l’ar­chi­tec­ture des cathé­drales fran­çaises (inven­tée à Saint-​​Denis, ins­pi­rée des forêts), vue comme “bar­bare” par un his­to­rien ita­lien, mais les roman­tiques du XIXe siècle l’ont trans­for­mé en com­pli­ment. – D’autres mots comme “roman­tique” (vul­gaire au XVIIIe siècle), “impres­sion­niste” (moque­rie pour des peintres refu­sés dans un salon), “baroque” (qui vient de “ver­rue” pour dire irré­gu­lier), “queer” (insulte pour homo­sexuel, deve­nue fier­té), “cow­boy” (insulte pour pauvres cow-​​boys au XIXe), ou “big bang” (moque­rie d’un scien­ti­fique en 1949 contre une théo­rie d’un prêtre astro­nome) ont sui­vi le même che­min. Même des objets comme la cra­vate (à l’o­ri­gine un tis­su croate vul­gaire, popu­la­ri­sé par Louis XIV) ou la per­ruque (pour cacher la cal­vi­tie due à la syphi­lis, deve­nue sym­bole des juges anglais) montrent com­ment ce qui est moqué peut deve­nir res­pec­table. Le mes­sage : les puis­sants uti­lisent des mots pour rabais­ser, mais on peut les retour­ner contre eux. Aujourd’hui, les jeunes disent “je suis com­plo­tiste” sans honte, car c’est juste poser des ques­tions. La psy­cho­lo­gie der­rière l’es­cla­vage des idées Pourquoi les gens acceptent d’être “esclaves” dans leur tête ? Harriet Tubman, une abo­li­tion­niste amé­ri­caine qui aidait les esclaves à s’é­va­der via un réseau secret (Underground Railroad) por­tait tou­jours un pis­to­let pour for­cer ceux qui hési­taient à conti­nuer, car psy­cho­lo­gi­que­ment, beau­coup pré­fé­raient la sécu­ri­té connue de l’es­cla­vage plu­tôt que l’in­con­nu de la liber­té – c’est comme un pri­son­nier qui se sent bien dans sa cel­lule rou­ti­nière. Il existe une “impuis­sance apprise” : un psy­cho­logue nom­mé Martin Seligman a élec­tro­cu­té des chiens dans une cage ; au début, ils sau­taient pour évi­ter, mais quand toute la cage était élec­tri­fiée, ils se rési­gnaient. Même en ouvrant la cage, ils ne sor­taient plus, ils avaient inté­rio­ri­sé la cage ! C’est conta­gieux et uti­li­sé par des groupes comme la CIA ou les gué­rillas colom­biennes (FARC), qui font répé­ter “je suis seul” aux otages pour les bri­ser men­ta­le­ment. D’autres expé­riences montrent com­ment on pré­fère suivre le groupe plu­tôt que la véri­té : – En 1951, Solomon Asch a deman­dé à des gens de com­pa­rer des lon­gueurs de lignes ; avec des com­plices qui men­taient, 75 % des par­ti­ci­pants chan­geaient d’a­vis pour se confor­mer, même si c’é­tait évident. – En 1935, Muzafer Sherif a mon­tré que les opi­nions du groupe l’emportent sur nos propres sens. – En 1961, Stanley Milgram a fait croire à des gens qu’ils don­naient des chocs élec­triques mor­tels ; 65 % obéis­saient à une auto­ri­té en blouse blanche, même si ça allait contre leur morale. Dans les cultures où le groupe prime (col­lec­ti­vistes), c’est encore plus fort. Le “com­plot sophisme” (un terme inven­té par un phi­lo­sophe fran­çais, Alexis Haupt) consiste à trai­ter de “com­plo­tiste” qui­conque pose une ques­tion gênante, pour évi­ter de répondre. Ça crée du “gas­ligh­ting” : faire dou­ter de ses propres per­cep­tions, comme quand on a nié que la céré­mo­nie des JO 2024 paro­diait la Cène, mal­gré les aveux de l’actrice Barbara Butch. Des exemples concrets où les “com­plo­tistes” avaient rai­son Presque toutes les guerres des 150 der­nières années com­mencent par un men­songe, car les gens n’aiment pas la guerre – dire la véri­té pour­rait donc pro­mou­voir la paix. – Exemples anciens : Les nazis en 1939 ont tué des pri­son­niers et les ont habillés en sol­dats polo­nais (opé­ra­tion Conserve) pour jus­ti­fier l’in­va­sion de la Pologne ; dou­ter était dan­ge­reux. En 1964, les États-​​Unis ont inven­té un inci­dent naval (golfe du Tonkin) pour entrer en guerre au Vietnam (confir­mé plus tard). Pendant cette guerre, ils ont même modi­fié le cli­mat avec des pro­duits toxiques (opé­ra­tion Popeye), empoi­son­nant des civils. – CIA : Des docu­ments prouvent qu’ils ont tes­té du LSD sur un vil­lage fran­çais en 1951, ou contrô­lé des jour­na­listes (opé­ra­tion Mockingbird). – Irak 2003 : Le secré­taire d’État amé­ri­cain ment à l’ONU sur des armes inexis­tantes ; la presse fran­çaise l’ap­pe­lait “dés­in­for­ma­tion mas­sive” à l’époque. – Ukraine depuis 2022 : Le sabo­tage du gazo­duc NordStream n’é­tait pas russe (Biden l’a­vait mena­cé) ; des mythes comme un pilote fan­tôme (Ghost of Kyiv) ou une île héroïque (Snake Island) ont été inven­tés et démen­tis sans excuses. L’Occident a sou­te­nu des dji­ha­distes en Syrie. – COVID : Les auto­ri­tés disaient que les variants n’exis­taient pas, puis qu’ils étaient pro­té­gés par les vac­cins (non tes­tés sur la trans­mis­sion) ; l’i­ver­mec­tine

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